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Comment peut-on être Européen ?

Agir et décider en citoyens d’Europe

Mise en avant, Positions

La Ligue de l’enseignement a réaffirmé son engagement « Agir et décider en citoyen d’Europe » lors de son 92° congrès qui s’est déroulé à Lyon en 2004. Depuis leur création en 1987 les Cercles Condorcet travaillent sur l’Europe. Et donc sur la résolution de 2004.

AGIR ET DECIDER EN CITOYEN D’EUROPE

En voici quelques brefs extraits:

Ce thème « Agir et décider en citoyens d’Europe » s’est imposé à la fois comme suite de notre réflexion interne, volonté de réduire le décalage entre l’importance des décisions de l’Union et la perception des citoyens, désir d’être au rendez-vous de l’actualité lors d’échéances importantes.  Si, ces dernières années, les publications de la Ligue ont sensibilisé ses adhérents à la construction de l’Union Européenne, si les Cercles Condorcet ont mis cette question à l’étude de leur Convention, si certains départements et le centre confédéral se sont impliqués dans des programmes européens et si des responsables participent aux travaux de réseaux associatifs en Europe, il faut bien reconnaître que trop de Ligueurs n’y ont prêté qu’une attention relative. Par désintérêt, crainte ou sentiment d’impuissance, une forte abstention se manifeste aux élections européennes où l’Europe est d’ailleurs trop souvent caricaturée en termes d’enfer ou de paradis ; un fossé se creuse entre la grande majorité des citoyens et l’Union…

Quel héritage ? Qui sommes-nous ? Que voulons nous faire ensemble ? L’Europe est perçue au premier abord plus comme une diversité qu’une unité. On sent bien que si identité européenne il y a, elle ne peut résider ni dans sa grandeur passée, ni se limiter à la construction pragmatique actuelle, mais vue des autres continents, les distinctions s’estompent, l’Europe apparaît comme une réalité. Son identité composite certes, ne peut être mise en doute… Elle est le résultat d’apports différents de philosophies, de constructions politiques (Démocratie de la Grèce antique, droit romain, souveraineté populaire de notre Révolution), de l’influence spirituelle et des matrices des religions, mais aussi de ruptures (La Renaissance, la Réforme, les Lumières, les combats ouvriers…), d’affrontements nationaux. Elles est marquée par ses paysages (fleuves et montagnes) et son patrimoine, par le rayonnement culturel de grandes cités, les poètes et écrivains, les peintres et musicien, les chercheurs et philosophes dont les œuvres ont dépassé les frontières nationales. La part qu’ont pris ces apports et ces influences doit être pleinement reconnue (celle de la chrétienté pendant des siècles avec ses propres divisions, ses côtés lumineux mais aussi ses côtés sombres, doit être rappelée sans trous de mémoire), mais une lecture particulière de l’histoire ne peut ramener notre identité européenne à une source unique ou de la placer sous le signe d’une transcendance que ne reconnaît pas une grande partie de la population européenne…

L’Europe ne peut être qu’économique et monétaire. Elle doit être aussi sociale et dotée d’une volonté politique extérieure. Il est nécessaire de faire émerger un espace public de confrontations et de débats qui dépassent les Etats Nations sans les renier où mettre en scène des enjeux accessibles à tous et d’y proposer des choix qui produisent des résultats concrets mesurables.

Donner envie d’une Europe démocratique et sociale, c’est répondre à trois exigences :

  • La clarté sur l’identité et les principes fondateurs,
  • L’articulation d’un développement économique de la cohésion et de la justice sociale,
  • Un réel retour des citoyens

Agir en citoyens d’Europe, c’est vouloir collectivement et démocratiquement décider de ce que nous voulons faire de ce que l’histoire a fait de nous, pour commencer à construire quelque chose qui ressemble à un avenir !